(Photo: Getty Images)
La BOUSSOLE BOURSIÈRE est une rubrique qui traite d’un événement marquant et de son effet sur le marché boursier en s’appuyant sur l’analyse d’experts. Cette analyse pourra être autant fondamentale que technique.
(Illustration: Camille Charbonneau)
Les experts en analyse technique nous parlent souvent de l’importance pour un titre de s’établir une base solide qui pourra ensuite permettre d’espérer des gains importants lorsqu’il réussira à franchir la borne supérieure du corridor qui délimite cette base.
Le cours de l’action de Celestica en est un bel exemple.
Le graphique des variations hebdomadaires du titre depuis le début de 2022 indique qu’entre janvier 2022 et juillet 2023 le cours de l’action a varié à l’intérieur d’un corridor dont les bornes inférieure et supérieure étaient de 8,00 $US et de 15 $US (lignes pointillées bleues). En regardant plus loin derrière, on verrait que ce corridor contenait les fluctuations du cours de l’action depuis déjà plusieurs années.
À l’été 2023, alors que les perspectives quant aux effets du développement de l’intelligence artificielle (IA) commençaient à bouillonner, le cours de l’action de Celestica s’est finalement dégagé de sa base et sa valeur a triplé en moins d’un an.
Cette poussée, bien que fulgurante, s’est faite de façon plutôt ordonnée, mais elle a entrainé un état de surachat et justifierait certainement une correction, explique Monica Rizk, analyste technique senior pour les publications Phases & Cycles. Une saine correction serait probablement un prérequis à la poursuite de la hausse du titre.
On mesure un état de surachat lorsque le cours de l’action s’éloigne sensiblement de sa moyenne mobile de 40 semaines (ligne grise), c’est-à-dire de sa tendance à long terme. Le graphique montre bien comment le cours de l’action depuis qu’il est sortie du corridor de fluctuations a créé un écart significatif avec sa moyenne mobile de 40 semaines.
Une correction semble s’être amorcée depuis le début du mois d’avril, note l’analyste. Cette correction pourrait maintenant ramener le titre vers sa ligne de tendance (ligne pointillée bleu du second graphique) et sa moyenne mobile de 200 jours. Mais on parle ici de correction, et tant que le cours de l’action n’aura pas enfoncé ces deux niveaux, on ne pourra pas conclure que la solide tendance à la hausse sur laquelle le titre surfe depuis un an s’est inversée, estime l’analyste.
Des résultats qui parlent
Celestica divulguait ses résultats du 1er trimestre le 24 avril, et quelques jours plutôt, Thanos Moschopoulos, analyste chez BMO Marchés des capitaux, était déjà suffisamment enthousiaste envers ce que la direction annoncerait qu’il haussait à l’avance son cours cible de 40,00$US à 48,00$US. À la suite de la divulgation des résultats, il en rajouta et augmenta son cours cible à 53,00 $US.
Les résultats ont excédé les attentes, et la révision des prévisions par la direction a également surpassé ce à quoi le consensus des analystes s’attendait. Les revenus ont atteint 2,21 milliards de dollars américains (G$US), soit 20% de plus que l’année précédente et 110 millions de dollars américains (M$US) de plus que ce que prévoyait le consensus. Les bénéfices par action ajustés ont été de 0,86$US alors que les analystes s’attendaient à 0,72$US.
Paul Treiber, analyste à RBC Marchés des capitaux, ne manque pas d’enthousiasme lui non plus. Il prévoit que les multiples d’évaluation du titre devraient s’améliorer, et il hausse en conséquence son cours cible de 47,00$US à 53$US. Sa cote pour le titre reste à «surperformance».
